Du vers libre ! Ah, j'adore cette forme... en fait, toute forme de poésie a sa beauté et me touche. Pour le vers libre, c'est la capacité à baigner dans un entre-deux, entre prose et musicalité de la poésie classique (dans les sonorités et les métaphores). C'est aussi la disposition spatiale, avec laquelle on peut jouer... Bref, j'en aurais beaucoup à dire sur cette forme qui a longtemps été dénigré (la prose aussi, d'ailleurs).

La manière dont tu as décrit la relation entre les deux Simili est intéressante. Cela change de ce que j'ai pu lire sur ce couple. Je trouve aussi que malgré que tu te sois attardée sur leur absence de sentiments, il y a quelque chose qui transparaît. C'est assez bien joué, et je pense que la forme poétique doit accentuer ce ressenti chez moi.

Tu as mis certains mots, certaines phrases en italiques et en fait, je remarque qu'elles sont le fil conducteur du poème. C'est une manière intéressante de le montrer. Je me demande ce que cela aurait donné si tu avais aussi joué avec la disposition spatiale des mots... Enfin là, je m'écarte un peu du sujet.

Au niveau de la rythmique et de la musicalité, c'est fluide et doux-amer. Comme j'ai des tendances synesthésiques, j'ai associé à ton texte les couleurs bleues et grises (non, ce n'est pas à cause des cheveux des deux Simili, parce que j'ai aussi associé un peu de brun à l'ensemble), une lumière laiteuse, comme celle d'Illusiopolis. J'ai bien ressenti l'atmosphère de la Citadelle, des pièces blanches et sans réelle température, tout comme leur fantôme de cœur en leur poitrine.

Par contre, je ne comprends pas trop certains passages, au niveau de la rythmique ; du moins, je trouve qu'ils sont prosaïques, dans le sens où ça casse un peu la poétique du texte et où ça écorche au niveau de la musicalité. Il y a aussi des vers où les virgules ne me semblent pas utiles et donnent un rythme ternaire, plat. Du coup, c'est dommage.

J'ai relevé aussi quelques petites erreurs :
- S'ils avaient ce qu'ils ont perdus : perdu.
- qu'ils se sont fixés : fixé.
- une raison qui n'est ni logique, ni rationnel : rationnelle.

Au plaisir de relire de la poésie de ta plume  !

Ouip, j'ai quelques petits exemples (je ne t'en mets qu'un ou deux, par contre):

"Sans-cœur, pourtant avec enveloppe: c'est l'enchaînement "pourtant avec" qui me gêne. Je ne le trouve pas très musical. La formulation n'est pas jolie, j'aurais aimé un développement de la "description" de l'enveloppe. En plus je ne sais pas trop si c'était bien "sans cœur" que tu voulais écrire, ou bien "sans-cœur".

"Quête de pouvoir, un pouvoir trop immense, qui ne servira à rien, à absolument rien – il ne peut pas de toute façon: la virgule après "immense" freine le rythme du texte et n'est pas utile. C'est aussi pour ce passage que je parlais de rythme plat, alors qu'il ne me semble pas approprié ici.

C'est normal que tu aies du mal, surtout si tu n'écris pas souvent de la poésie. Après, plus que pour tout autre texte je dirais, pour travailler la musicalité d'une poésie, le mieux est de le faire aussi à voix haute, pour repérer les accrocs, les couacs, etc. ^^.